Introduction
Même s’il faut se méfier des effets de verdict trop hâtif et de la forme même de l’enquête d’opinion qui peut inciter à porter des jugements sévères, toutes les données des sondages publiés récemment à propos des émeutes consécutives à la mort de Nahel M. à Nanterre convergent pour indiquer une aggravation de la crise démocratique que la France traverse depuis plusieurs décennies.
Parmi les symptômes qui se sont exacerbés, c’est d’abord le discrédit de la parole publique qui apparaît à nouveau de façon éclatante. L’opinion est unanime : toutes les prises de positions des principales personnalités politiques au sujet des émeutes font l’objet d’une désapprobation majoritaire. Personne, quel que soit son camp politique, n’a su trouver les mots. Ni la majorité, ni les oppositions n’ont su formuler une analyse pertinente de la crise.
C’est ensuite l’incapacité des pouvoirs publics à agir et à obtenir des résultats qui est mise en lumière de façon crue. La forme des émeutes de 2023, parfaitement identique à celle de novembre 2005 (même étincelle, même embrasement), provoque une désastreuse impression d’immobilisme. Près de 20 ans se sont écoulés et la situation des banlieues, loin d’être réglée, a empiré. Ce bégaiement tragique symbolise l’impotence du pouvoir politique.
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