L'Équipe de France de football est en finale de la Coupe du Monde pour la troisième fois de son histoire. Cette réussite est à mettre au crédit de Didier Deschamps, sélectionneur et travailleur acharné dont les entrepreneurs pourraient bien s'inspirer.
Le football, ce n’est pas juste onze bonhommes qui courent après un ballon (et la France qui gagne à la fin). Une finale de Coupe du monde récompense un travail de longue haleine, une analyse stratégique fine et une cohésion à toute épreuve.
Derrière les joueurs surmédiatisés, sursollicités, le sélectionneur oeuvre en coulisses à maintenir le cap. Didier Deschamps, après avoir été capitaine de l’emblématique équipe de France 98, se révèle être un manager de haute volée vingt ans plus tard. Dont les entrepreneurs peuvent tirer plusieurs leçons.
Constituer un groupe qui mêle expérience et jeunesse
Lorsque Didier Deschamps annonce les 23 joueurs sélectionnés pour la Coupe du monde, mi-mai, c’est un portrait contrasté qui se dessine. Si des piliers de l’équipe font bien évidemment partie du voyage (Lloris, Varane, Giroud…), quelques surprises ont réussi à gagner leur ticket (Pavard, Nzonzi, Hernandez…). Avec une moyenne d’âge d’à peine 25 ans, l’équipe de France est la plus jeune du Mondial. « Je n’ai pas que des jeunes de 18 ou 19 ans, ni des anciens », nuance le sélectionneur.
Un mantra dont les entrepreneurs chevronnés savent combien il est important. Se priver de l’expérience, la sagesse et les connaissances de profils seniors peut rapidement conduire une entreprise dans le mur, laissée entre les mains de fougueux novices. Mais délaisser l’enthousiasme et la créativité des plus jeunes enliserait votre boîte dans une routine meurtrière. Faites comme Deschamps : privilégiez la technicité et la diversité.
Être capable de gérer les crises
19 novembre 2013, la France est au bord du gouffre. Battue 2-0 en barrage aller par l’Ukraine, elle joue sa qualification pour le Mondial brésilien et doit planter trois buts dans les cages adverses pour oublier le bus de Knysna et monter dans l’avion pour Rio. Didier Deschamps change le système de jeu pour revenir à son 4-3-3 favori. Et ça paye : les Bleus se qualifient. Au printemps 2018, c’est par Adrien Rabiot que vient la houle. Vexé de n’avoir pas été sélectionné dans la liste des 23, il refuse de faire partie des réservistes. Alors que les spécialistes soutiennent à mots couverts cette fronde, Didier Deschamps ne plie pas : il assume et explique publiquement son choix par « des critères sportifs ». Et clôt le débat par un communiqué.
Quand le bateau tangue, au capitaine de tenir la barre. Ces deux exemples illustrent bien l’attitude à privilégier par temps d’orage : s’occuper personnellement du problème plutôt que de déléguer, expliquer ses choix en s’appuyant sur des faits et des chiffres et ne pas hésiter à le faire en toute transparence. De manager, vous devenez un leader aux yeux du groupe. Car c’est aussi dans ces passages à vide que se soude un collectif. Et il n’y a pas de meilleure réponse aux critiques que des résultats probants, qu’il s’agisse d’une qualification en Coupe du monde ou d’un gros contrat qu’on finit par décrocher. [...] Lire la suite de l'article